5 tableaux sur l’image à mobiliser en dissertation

par | 3 Mar 2025 | Culture générale, Philosophie

L’épreuve de Culture Générale aux concours ECG/ECT se distingue par son niveau d’exigence et son caractère sélectif, nécessitant une solide maîtrise des références artistiques, littéraires et philosophiques. Pour l’édition 2025, le thème retenu est l’Image, un sujet aussi intemporel qu’actuel, ayant toujours inspiré réflexions et créations chez les penseurs et artistes. Cet article vous propose une sélection de cinq œuvres picturales marquantes illustrant cette thématique, accompagnées d’analyses approfondies et de leur conceptualisation éventuelle en dissertation.

1) « La Trahison des images » de René Magritte

« La Trahison des images » de René Magritte

Peinte en 1929, La Trahison des images est une œuvre emblématique du surréalisme. Magritte y représente une pipe accompagnée de l’énigmatique inscription : « Ceci n’est pas une pipe ». Ce paradoxe apparent souligne l’écart fondamental entre un objet et sa représentation : ce que nous voyons n’est pas une pipe réelle, mais son image picturale.

Cette œuvre invite à une réflexion sur les limites du langage et du visuel. Elle s’inscrit dans une tradition philosophique qui interroge la représentation : si Platon dénonçait les images comme des simulacres éloignés du réel, Magritte montre ici que notre rapport aux signes est arbitraire et construit. Cette problématique a été approfondie par Michel Foucault dans Ceci n’est pas une pipe, où il analyse la façon dont Magritte met en crise notre confiance spontanée dans les correspondances entre mots et images.

Mobiliser La Trahison des images en dissertation permet d’illustrer des enjeux essentiels liés à l’image : sa fidélité au réel, son rôle dans la perception et son pouvoir d’illusion. Dans un monde saturé de représentations, cette œuvre éclaire les débats contemporains sur la prolifération des images et la manipulation visuelle, notamment à l’ère du numérique et des deepfakes. Elle constitue ainsi une référence précieuse pour problématiser la puissance évocatrice des images et les dérives possibles de leur réception.

2) « Les Ménines » de Diego Velázquez

« Les Ménines » de Diego Velázquez

Peint en 1656, Les Ménines est une œuvre magistrale qui défie notre perception de l’image et du regard. Le tableau met en scène l’infante Marguerite-Thérèse entourée de sa cour, tandis que Velázquez s’inclut lui-même dans la composition, pinceau à la main. À l’arrière-plan, un miroir reflète les souverains espagnols, introduisant une ambiguïté : sont-ils les véritables sujets du tableau ou des spectateurs qui, comme nous, observent la scène ?

Cette construction complexe interroge la nature de la représentation. Velázquez ne se contente pas de reproduire fidèlement la réalité, il compose un espace où le regard circule sans point fixe. Michel Foucault, dans Les Mots et les Choses, analyse Les Ménines comme une mise en abyme du regard et du pouvoir, où l’image ne se contente plus d’imiter le réel mais le recompose.

Il s’agit donc d’une référence tout à fait pertinente en dissertation pour questionner la fonction de l’image : est-elle un simple reflet du monde ou une construction qui conditionne notre perception ? Il illustre également le rôle de l’image dans la mise en scène du pouvoir, et la manière dont l’art peut interroger la place du spectateur dans l’acte de voir.

3) « Le Fils de l’homme » de René Magritte

« Le Fils de l'homme » de René Magritte

Réalisé en 1964, Le Fils de l’homme est une œuvre emblématique du surréalisme. Magritte y représente un homme vêtu d’un costume sombre et coiffé d’un chapeau melon, dont le visage est masqué par une pomme verte en suspension. Ce jeu visuel provoque une tension : la pomme dissimule le regard, élément essentiel à l’identification d’un visage, tout en renforçant la présence mystérieuse du personnage.

Ce tableau interroge la nature du visible et la relation entre image et réalité. Magritte nous confronte à un paradoxe : l’image donne à voir tout en empêchant de voir pleinement. Il exprime ainsi l’idée que toute représentation contient une part d’opacité, rejoignant les réflexions philosophiques sur l’illusion et la perception. Maurice Merleau-Ponty soulignait que voir, c’est toujours manquer une partie de ce qui est vu, car notre regard est conditionné par un cadre et un point de vue.

En copie, Le Fils de l’homme permet d’illustrer le double rôle de l’image : elle peut à la fois révéler et masquer, montrer et tromper. Ce tableau pose également la question de l’identité et du regard : peut-on vraiment connaître quelqu’un à travers son image, ou ne perçoit-on qu’une construction, un écran qui dissimule la vérité ? Une référence essentielle pour interroger la puissance évocatrice des images et leurs limites.

4) « Le Cri » d’Edvard Munch

« Le Cri » d'Edvard Munch

Le Cri (1983) est une œuvre emblématique de l’expressionnisme, qui transcende la simple représentation figurative pour donner à voir une angoisse existentielle. Une silhouette androgyne, les mains plaquées contre son visage, semble en proie à une détresse profonde, tandis que le ciel ondulant et les couleurs saturées accentuent le malaise de la scène. Munch ne cherche pas à représenter un cri en tant que phénomène sonore, mais plutôt une résonance intérieure, une vision de l’angoisse traduite plastiquement.

Ce tableau illustre ainsi le pouvoir de l’image à exprimer une subjectivité intense. Contrairement à une approche mimétique, qui viserait à refléter le réel, Le Cri traduit une perception déformée du monde, où l’environnement se fait le miroir de l’état intérieur du personnage. Cette œuvre interroge donc la capacité de l’image à capturer non pas une réalité objective, mais une vérité émotionnelle et psychologique.

En dissertation, Le Cri constitue un exemple essentiel pour analyser la puissance évocatrice des images. Il démontre que l’image n’est pas seulement un support de représentation, mais un vecteur d’émotions et de perceptions subjectives. Son impact repose sur sa capacité à provoquer une réaction immédiate chez le spectateur, faisant de l’image un langage universel de l’affect et de l’introspection.

5) « La Persistance de la mémoire » de Salvador Dalí

« La Persistance de la mémoire » de Salvador Dalí

Peint en 1931, La Persistance de la mémoire est l’une des œuvres les plus emblématiques du surréalisme. Sur un paysage désertique baigné d’une lumière crépusculaire, des montres semblent se liquéfier, défiant ainsi notre perception du temps. Dalí ne cherche pas ici à représenter fidèlement le réel, mais à envisager une logique propre au rêve et à l’inconscient.

Ce tableau illustre le pouvoir de l’image à bouleverser nos repères sensoriels. En figurant le temps sous une forme malléable, Dalí s’inscrit dans une réflexion sur la relativité du réel et l’instabilité de notre perception. Il reprend ici la méthode « paranoïaque-critique » qu’il théorise, où les images ne sont plus soumises aux lois de la raison mais à celles de l’association libre et du désir. Cette vision rejoint les idées d’André Breton, pour qui le surréalisme vise à dépasser le rationnel pour atteindre une autre forme de vérité.

Mobiliser La Persistance de la mémoire en dissertation permet d’illustrer la capacité de l’image à s’émanciper du réel pour proposer une nouvelle lecture du monde. Elle montre que l’image n’est pas seulement un reflet du visible, mais un outil de transformation du regard, capable de remodeler notre perception du temps, de l’espace et de la réalité elle-même.

Existe-t-il des moyens efficaces pour réviser l’image ?

Il existe une multitude de façon de travailler la Culture Générale, il suffit de trouver la vôtre ! L’important, c’est que vous soyez toujours dans une logique concours. Il n’y a que les notes obtenues le jour des admissibilités qui comptent. Si vous êtes à l’aise avec le cours de votre professeur, c’est parfait ! Si vous rencontrez des difficultés, vous pouvez trouver des alternatives avec les fiches complètes Mission Prépa (fiches par thématique probable, III rédigés, méthdologie complète…).

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