L’ESH est LA matière phare de la voie ECG. Il est donc nécessaire de bien maitriser la méthodologie de la dissertation afin de cibler les enjeux de cette épreuve. Cependant, en classe préparatoire, certains professeurs jugent inutile de revoir la méthodologie, qui est censée être parfaitement acquise depuis le lycée. Cet article revient sur les éléments clés à savoir pour bien construire une dissertation d’ESH et ainsi maximiser votre progression.
Qu’est-ce qu’une bonne accroche ?
La phrase d’accroche est primordiale en introduction. A la lecture de ces quelques lignes, le correcteur aura une idée sur le reste de votre copie. C’est à ce moment-là que vous serez jugés, vous avez donc tout intérêt à faire bonne impression. Votre accroche peut très bien reposer sur un élément d’actualité (par exemple : il était pertinent de faire son accroche sur les gilets jaunes dans le cadre du sujet d’ESH ESSEC 2020 : « Le modèle social français est-il à bout de souffle ? »).
Cependant, il vous est également possible de retranscrire un événement historique dans la phase d’accroche, veillez cependant à bien le dater. Soyez précis, sans trop vous étaler : plus il y aura d’informations, mieux c’est. Gardez bien en tête que la phrase d’accroche permet la connexion avec le sujet et s’apparente à une entrée en matière du thème que soulève le sujet. L’accroche doit par ailleurs montrer l’intérêt du sujet proposé et pour cela vous devez bien l’analyser !
Voici un exemple de ma copie (sujet Ecricome 2020: Les politiques économiques peuvent-elles éviter les crises économiques ?)
« Le 26 juillet 2012, lors de son discours à Londres, Mario Draghi, ancien président de la Banque Centrale Européenne a énoncé qu’il prendra toutes les mesures nécessaires pour mettre fin à la crise de l’euro, et cela « whatever it takes ». 8 ans après, le président de la République Française E. Macron reprit son expression lors de son discours énoncé à la suite de la crise sanitaire, économique, et peut être financière, du Coronavirus. Un plan de relance de 750 milliards d’euro a également été mis en place afin de limiter les effets de la crise. Cela souligne l’importance des politiques économiques en période de crises. »
Ainsi, mon accroche m’a permis de mettre en perspective tout l’enjeu du sujet à travers des éléments d’actualité. Bien sûr, il est ensuite important de bien définir tous les termes du sujet. En effet, certains élèves pensent qu’il n’est pas nécessaire de définir les mots « simples » tels qu’ « éviter ». Or, ces termes sont extrêmement importants puisque ce sont précisément eux qui donnent au sujet toute sa singularité.
Qu’est-ce qu’un bon plan ?
Après avoir défini chacun des termes du sujet, confrontez-les, vous serez alors en mesure d’en déduire une problématique et de construire un plan.
Votre plan doit être clairement énoncé en introduction. Celui-ci doit être suffisamment complet pour vous permettre d’y inclure l’ensemble des éléments que vous jugez importants pour répondre à votre problématique.
Il est inutile de traiter d’autres thématiques qui ne sont pas liées au sujet car cela s’apparente purement et simplement à du hors sujet !
En ce qui concerne le plan, il n’y a vraiment pas de secrets. Quelques règles de forme sont toutefois à respecter :
- La majorité des professeurs préfèrent un plan à 3 parties et 3 sous-parties. Rien ne vous empêche cependant de faire un plan en deux parties si vous considérez que le sujet peut être traité dans sa globalité avec seulement deux parties. Pour votre information, tout l’intérêt de la troisième partie est de lever la contradiction et l’antagonisme des deux premières parties.
- Les copies d’ESH excédant les 10 pages sont parfois pénalisés sauf si cela est justifié par l’excellence du travail délivré. Ainsi, même avec un plan en 3 parties et 3 sous-parties, il faudra rester simple et ne pas se laisser tenter par une abondance de détails.
Qu’est-ce qu’un bon développement en ESH ?
Le plan doit répondre à la problématique. Ainsi, pour éviter de faire des hors-sujets, il peut être astucieux de faire une pause et de se demander si ce que l’on écrit répond vraiment au sujet posé. Il peut souvent arriver de faire des hors sujets, et ainsi « trop » en dire, ce qui est très mal vu par les correcteurs. En effet, les cours d’ESH sont très longs, l’actualité ne s’arrête jamais, sans parler des nombreux ouvrages d’économistes, ce qui rend compliqué la tâche de synthèse d’informations.
Lors de mes deux ans de prépa en candidat libre, j’ai trouvé une technique infaillible en ESH pour faire face à ce problème. Pour chaque chapitre, je réalisais des fiches incluant les auteurs incontournables et leurs ouvrages respectifs. Pour chaque ouvrage, j’apprenais des mini-résumés que je pourrai réutiliser en dissertation. J’avais environ 20 auteurs/ouvrages pour chaque chapitre. Ainsi, dès la lecture du sujet, je savais directement quels auteurs devaient être cités, et je disposais donc de références / exemples que je savais parfaitement expliquer.
Voici une petite partie de ma fiche sur « La Mondialisation »pour que vous ayez un exemple :
TODD L’illusion économique 1999 :
« Ce n’est pas la mondialisation qui dissout les nations, mais l’auto-dissolution des nations qui produit la mondialisation »
BELLO Deglobalizations, ideas for a new world economy 2002
Bello propose la démondialisation pour dénoncer les méfaits de la mondialisation (inégalité, pauvreté, crise financière récurrente, fossé entre pays en développement et pays indus..)
Michalet Qu’est-ce que la mondialisation ? 2002
Il distingue 4 types de firmes transnationales (primaires, à stratégie commerciales, à stratégie productive, technico financière)
Camdessus, ex-secrétaire général du FMI
La mondialisation a permis 4 phénomènes depuis les années 1970: une transmission instantanée et universelle des informations, la prise de conscience par l’opinion publique des problèmes internationaux, la constitution d’une sphère financière globale (théorie des 3D) et la structuration des entreprises en réseaux et ce à l’échelle mondiale
Frédéric Lebaron Le savant, le politique et la mondialisation 2003
« L’ouverture est liée à la taille et au degré de développement des pays, la mondialisation désigne plutôt un phénomène de polarisation et de renforcement de la dominance internationale qu’un processus uniforme d’expansion. Ainsi les principaux moteurs de la mondialisation ne sont pas économiques et technologiques, mais politiques et culturels »
Jacques Adda La mondialisation de l’économie 1996
La mondialisation est avant tout un processus de contournement, de délitement et, pour finir, de démantèlement des frontières physiques et réglementaires qui font obstacle à l’accumulation du capital à l’échelle mondiale.
Mon cours se constituait donc exclusivement de références d’auteurs, d’ouvrages, d’exemples, et de dates. Cette organisation me permettait d’organiser mon cours qui était particulièrement long et m’évitait un travail particulièrement fastidieux.
Comment bien conclure ?
Enfin, en ce qui concerne la conclusion, il ne s’agit pas de rajouter des idées non explicitées dans votre développement, mais de synthétiser au maximum les propos énoncés auparavant afin de donner une réponse claire à votre problématique.
Enfin, une ouverture est souvent appréciée mais cela reste quelque chose d’assez facultatif à mon sens. En effet vous pouvez très bien avoir 20/20 sans faire d’ouverture mais une ouverture peut peut-être vous permettre de gagner quelques demi-points bonus. Une bonne ouverture consiste à ouvrir le débat sur un autre thème gravitant autour du sujet proposé.
Avec toutes ces astuces, vous avez à présent les grandes lignes vous permettant de bien rédiger votre dissertation d’ESH, et ce en évitant le plus possible la bête noire de tout préparationnaire : le fameux hors sujet !