Dans de précédents articles, nous avons largement abordé la méthodologie de la dissertation d’ESH en rappelant les fondamentaux théoriques à maîtriser. De fait, l’introduction joue un rôle décisif dans votre copie retraçant en quelques lignes l’intégralité de votre travail d’analyse du sujet. C’est ainsi qu’après lecture de votre introduction le correcteur est généralement capable de déterminer votre note à 5 points près. Quoi de mieux que la pratique pour vous aider à parfaire vos introductions et briller le jour du concours. Voici donc une introduction type d’un sujet probable tout à fait d’actualité à savoir : La croissance sans crise est-elle possible ?
Accroche type à réutiliser dans votre introductions
En 2021, la France affiche une chute de son PIB annuel à hauteur de 7% selon les estimations de l’INSEE, chute engagée par la crise sanitaire du coronavirus. Ainsi, croissance et crise semblent incompatibles, puisque chaque crise implique une chute brutale, de court terme, des richesses produites sur un territoire. Or, si les pertes liées à l’arrêt de la production s’apparentent à des séquelles dont le pays ne semble pas pouvoir se soigner, mettant à mal la croissance, certaines opportunités économiques pourraient pourtant voir le jour. PIKETTY, dans son article au Monde intitulé “Après la crise, le temps de la monnaie verte” imaginait alors un perfectionnement du modèle de croissance français, basé sur une revalorisation du travail en fonction de l’utilité sociale du travailleur. Alors, la crise peut-elle être le moyen de tendre à terme vers une croissance optimale ?
Phase de problématisation : quel est le problème du sujet ?
Si la croissance économique s’apparente selon les termes de PERROUX à une augmentation pendant une ou plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension, pour une nation le produit réel en termes réels, la crise, elle, semble diamétralement s’opposer à la dynamique positive engendrée par l’augmentation des richesses créées. En effet, JUGLAR dans Des Crises et de leur Retour périodique en France, en Angleterre et aux Etats-Unis (1867) considérait cette dernière comme un point de retournement entre l’essor, soit la croissance de court terme, et la dépression, soit la chute de cette croissance. Aussi, plus généralement la crise peut s’apparenter à la récession qui suit le retournement du cycle. Ainsi, croissance et crise seraient incompatibles dans une perspective de court terme.
Cependant, dans une perspective de long terme, KUZNETS précisait les facteurs positifs permettant d’engendrer la dynamique de création de richesses, que sont le progrès technique et les ajustements institutionnels. Or, la crise ne force-t-elle pas les pouvoirs publics, les investisseurs et autres parties prenantes à proposer des ajustements et innovations afin de retrouver le chemin de la croissance ? Ainsi, la crise, en tant que point de retournement du cycle pourrait s’avérer nécessaire au perfectionnement du modèle économique, permettant ainsi de promouvoir une croissance de long terme.
Elle serait à l’origine des ajustements nécessaires au modèle de croissance actuelle, voire elle permettrait de changer de modèle économique, s’ajustant aux problématiques vertes et durables qu’impose le XXIème siècle. En effet, si la crise est un choc qui modifie au moins une facette du modèle économique, celle-ci revêt différents habits : les crises économiques, financières, sociales, démographiques ou encore vertes n’ont-elles pas chacune une influence différente sur la croissance? La crise écologique semble notamment coexister avec la croissance économique actuelle. Cependant, cette coexistence peut-elle perdurer ? La croissance durable peut-elle être jointe à une crise de fond ?
Annonce de plan : simple et efficace
Méthode “phrase à la grand-mère” : Un modèle économique efficace peut en effet permettre une croissance sans crise, du moins sur une période de court terme. Cependant, pour se renouveler ou pour perdurer dans le temps, le modèle économique de croissance semble être nécessairement traversé par une crise, intrinsèque à l’enrichissement d’un pays. Alors, plutôt que de guérir les maux de la croissance atone, prévenir les crises qui sont sous-jacentes pourrait permettre une stabilité du modèle à terme.
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