Comment expliquer le rebond des naissances en France ?

par | 25 Nov 2022 | Economie, sociologie et histoire, Géopolitique

Le 5 octobre dernier, l’INSEE publiait une étude montrant l’accélération des naissances en France suite aux différents confinements liés à la pandémie de coronavirus. Ce n’est pas moins de 742 100 bébés qui ont vu le jour en France en 2021, soit 6 900 naissances de plus que l’année précédente (+0,9%). Si dans les faits ce nombre peut paraitre faible, cette hausse fait suite à 6 années de baisse consécutive… De plus, la croissance de la population Française fait pratiquement figure d’exception au sein de l’Union Européenne. Comment pourrait-on l’expliquer ?

Pourquoi un rebond des naissances en France en 2021 ?

Selon l’INSEE, les différents confinements que la France a connus en 2020 ont eu des conséquences mutliples sur l’économie et en particulier sur les naissances. Le tout premier confinement a provoqué une chute spectaculaire du nombre de naissances, de l’ordre de 10% sur la période mi-décembre 2020 / mi-février 2021 par rapport à l’année précédente. Cette chute s’explique notamment par l’absence de visibilité sur le long terme, par la fermeture des centres de procréation médicalement assistée ainsi que par la peur de certaines mères de contracter le coronavirus lors d’un séjour dans un centre hospitalier. De nombreux couples ont alors décidé de repousser leur projet d’enfant. C’est d’ailleurs ce que semble confirmer le rebond de la natalité Française en mars et avril 2021.

À partir d’août 2021, soit 9 mois après le 2ème confinement ayant touché l’hexagone, on assiste là encore à une hausse des naissances. Cette hausse se poursuit à partir de la mi-2021 et permet de dépasser le nombre de naissances de l’année 2020.

Toutefois, 9 mois après le 3ème confinement, on assiste à une nouvelle chute des naissances. l’INSEE enregistre une chute de près de 3% des naissances en janvier 2022 par rapport à janvier 2020. En février 2022, cette tendance s’inverse et on assiste à un nouveau pic de naissances.

Si les 3 confinements ont quelque peu déstabilisé les naissances dans l’Hexagone, force est de constater que ces dernières s’accélèrent au sortir de chaque confinement.

Une croissance de la population Française positive, à contre-courant du reste de l’Union Européenne

La croissance de la population Française fait pratiquement figure d’exception au sein de l’Union Européenne. En effet, avec la Suède, l’Irlande, Chypre et le Luxembourg, la France est le seul pays à avoir un accroissement naturel supérieur à 2%. La croissance de la population de ces pays est donc tirée par les naissances, là où à l’inverse certains pays comme l’Allemagne, ont besoin de l’immigration pour pouvoir continuer à avoir une population qui croit.

À noter que cette baisse de la population au sein de l’Union Européenne n’est pas uniquement due à la pandémie. En effet, même si cette dernière à une incidence négative sur la croissance démographique de l’Union Européenne, le nombre de décès dépasse celui des naissances depuis près de 7 ans maintenant (2015).

Pourquoi assiste-on à une baisse des naissances au niveau européen ?

Cette baisse s’explique par plusieurs facteurs. Tout d’abord, la fécondité en Europe reste en moyenne sous la barre des 2 enfants par femme (2 enfants par femme permet un renouvellement de la population). En 2019 selon Eurostat, les femmes européennes donnaient en moyenne naissance à 1,59 enfants. Cette baisse de la fécondité européenne a débuté à la fin des années 60 et peut notamment s’expliquer par l’apparition de la contraception ainsi que par l’arrivée des femmes sur le marché du travail.

Cette chute des naissances s’explique aussi par le vieillissement de la population européenne, vieillissement qui devrait s’accélérer dans les 30 prochaines années en raison du baby-boom des années 1945 à 1965. Cette chute des naissances – notamment dans certains pays où la fécondité était importante par le passé, c’est le cas de la France, qui malgré un accroissement naturel positif, possède un taux de fécondité bien moins important que par le passé – peut aussi s’expliquer par la baisse des aides mises en place par les Etats. En France, la réforme des allocations familiales de 2014 qui met fin à l’universalité des allocations familiales, a eu une influence négative sur les naissances.

Le cas alarmant de l’Italie : une croissance démographique en chute libre

Certains pays de l’Union Européenne se retrouvent même dans une situation critique. C’est le cas notamment de l’Italie qui, malgré une hausse de l’immigration n’arrive pas à voir sa population croître. En 2018, la croissance de la population italienne a chuté de plus de 2% (Source : Eurostat). La crise de l’euro des années 2010 est l’un des facteurs expliquant la baisse des naissances dans le pays. À cela s’ajoute le vieillissement croissant de sa population.

Pour lutter contre cette baisse, le Sénat italien a voté en mars 2021, une loi pour relancer la natalité dans le pays. Elle prévoit notamment une allocation de 250€ versée aux parents à partir du septième mois de grossesse et ce, jusqu’aux 21 ans de l’enfant. Bien que cette loi ait été votée sous le gouvernement Draghi, il y a fort à parier que Giorgia Meloni, la nouvelle présidente du Conseil italien, tentera elle aussi de mettre en oeuvre de nouvelles politiques natalistes pour lutter contre cette baisse de la population italienne. Une baisse qui peut à moyen-long terme avoir des conséquences délétaires sur l’économie nationale.

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