Même s’il ne s’agit pas d’une épreuve de géopolitique, il est possible que le sujet de dissertation se rapproche beaucoup d’une référence culturelle médiatique ou géopolitique connue. Or, comme vous le savez peut-être, l’éditeur LaDécouverte sort chaque année L’état du monde, un véritable manuel de références chiffrés, sur l’économie, la géographie, de quelques pays du monde. Par exemple, l’édition 2022 rédigée par Bertrand Badie et Dominique Vidal, portait sur La France, une puissance contrariée. L’idée m’est donc venue d’en faire un sujet. Après avoir analysé ce sujet, je vous donne d’autres sujets expressions qui s’en rapprochent. Bon travail !
Peut-on questionner l’unité géographique, historique, climatique, culturelle, etc. de l’état du monde ?
C’est en tous cas ce qu’incite à faire le sujet. Si l’état du monde était en tout lieu, en tout temps, en toutes circonstances et dispositions, le même, il n’y aurait pas de raison de préciser que c’est le cas, par le singulier du mot « état ». Il faut donc penser le sujet comme une question : le monde n’a-t-il qu’un état ? Et la réponse sera – a priori – non, sans quoi le sujet n’aurait pas à se poser. Précisons même la question.
Car, le sujet n’est pas « Un état du monde ? ». Le sujet pose déjà le présupposé qu’il y a un état commun à tout le monde, et qui pourrait être simplifié par l’expression l’état du monde. La question qui se pose réellement, ici, est en effet la suivante : le monde est-il en bon ou en mauvais état ? L’état du monde de l’un est-il l’état du monde de l’autre ?
L’état du monde ce sont en effet plusieurs choses :
- La situation, subjective ou objective, dans laquelle se trouve le monde, c’est-à-dire l’ensemble des pays de la Terre, donc l’ensemble des populations, territoires et autorités institutionnelles terrestres.
- La situation collective propre ou sociale d’un monde en particulier, c’est-à-dire d’une communauté donnée
- La manière d’être d’un monde de personnes, donc d’individus vivant en société
- L’état physique chimique (gazeux, solide ou liquide) ou de santé (par personnification) dans laquelle se trouve la Terre
- Quand on met une majuscule à « état », le gouvernement, la population et le territoire de la Terre, compris comme une entité politique unie.
- État juridique du monde.
Globalement, c’est une situation plus qu’une disposition, donc. C’est quelque chose de fluide, de muable.
La question qui se pose alors est donc : peut-on changer l’état du monde ? et alors, comment s’y prendre ?
Faut-il être actif, et provoquer le changement d’état, ou passif, attendre qu’il se fasse tout seul ? Faut-il le faire ensemble ou seul ? Faut-il changer l’état de son monde plutôt que celui du monde en général, pour éviter de projeter sur la multitude des mal-être que l’on ressent en soi ?
Dans tous ces états, on peut alors en effet se demander : lequel est vraiment l’état du monde ? Faut-il exagérer l’unité de l’état du monde ? Et le manque de pouvoir de l’homme sur cet état ?
Le « de » utilisé ici est un « de » complément du nom, certes. On peut toutefois aussi le comprendre en « de » d’appartenance, comme dans « l’état, celui du monde ». Dans ce cas, 1) Comment le monde peut-il avoir du pouvoir sur son propre état ? 2) Comment l’état du monde se mondialise-il ? Mais si l’état appartient au monde, on peut aussi se demander comment celui-ci l’influence. « L’état, celui de l’état du monde ». Dans ce cas 1) Comment l’état du monde a-t-il des répercussions sur celui-ci ? 2) Comment le monde se généralise-t-il ?
État, état et monde ?
Enfin, pour aller plus loin, nous pouvons penser les liens entre État, état et monde. Le sujet « État, état et monde » n’est-il pas finalement un pléonasme ? Le monde existerait-il sans État /état ou l’État/état sans le monde ?
Le monde ne crée-t-il pas le concept d’État/ état pour le mettre à distance de lui-même ? L’État/ état n’exclut-il pas de toutes façons le monde, par son pouvoir inaccessible ?
Finalement, on en revient à la question liminaire. Qui préside à l’État/état du monde ?
L’État/état du monde n’est-il pas le résultat d’une vision particulière ? Ne dépend-elle pas, cette vision, des lunettes de celui qui l’apporte ?
L’état du monde est-il naturel ou culturel ? Les deux, assurément. Alors, état de nature et état de culture du monde : qui des deux gagnera le combat pour l’harmonie ?
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