Croissance et inégalités ; Croissance et fiscalité ; Croissance et libre échange… Le concept de croissance économique est au cœur de la majorité des sujets tombés au concours, ce qui est loin d’être surprenant. En ce 21-ème siècle, la prospérité économique d’un pays est mesurée par sa capacité à croître d’une année sur l’autre. Or, selon les derniers chiffres de l’INSEE ; le PIB français aurait chuté de 8,3% en 2020, ce qui est semble-t-il TRÈS ALARMANT.
Il vous faut comprendre pourquoi les Etats du monde ont aujourd’hui érigé la croissance économique comme principal vecteur de stabilité financière, monétaire, fiscale, économique et sociale. Pour ce faire, rien de plus simple : analyser l’histoire de la croissance économique et son lien avec ce qui constitue les fondamentaux d’une économie. Le jour du concours, il vous sera demandé d’avoir une connaissance précise des théories économiques sur la croissance.
Je vous invite donc à ficher ce chapitre avec le plus grand soin. Pour vous y aider, je me propose dans cet article de synthétiser quelques éléments théoriques clés à connaître ABSOLUMENT.
Comment définir la croissance économique en dissertation ?
1) La définition de François Perroux
Pour François Perroux (L’économie du XXe siècle, 1961) la croissance économique correspond à « l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs longues périodes d’un indicateur de dimension ; pour une nation : le produit global brut ou net en termes réels ».
Définition incontournable que l’on retrouve 9 fois sur 10 dans les copies de concours. Vous ne vous différencierez pas avec cette définition mais elle a le mérite d’être assez généraliste.
2) La croissance selon Joseph Schumpeter
Dans sa Théorie de l’évolution économique (1912), Schumpeter en vient à considérer la croissance comme étant « un processus incessant de destruction créatrice, révolutionnant les structures du passé pour les remplacer par des structures nouvelles ».
Celle-ci est à privilégier dans les sujets mettant en perspective la croissance et le progrès technique ou l’innovation par exemple.
3) La définition de Simon Kuznets
Dans le cadre de son discours de réception du Prix Nobel d’économie en 1971, Kuznets définit la croissance économique comme « une augmentation à long terme de la capacité d’offrir une diversité croissante de biens, cette capacité croissante étant fondée sur le progrès de la technologie et les ajustements institutionnels et idéologiques qu’elle demande.»
Cette dernière a le mérite d’intégrer le caractère multidimensionnel de la croissance économique. Il s’agit, pour ma part de la définition que le privilégiais en dissertation.
4) La croissance économique selon l’INSEE
Enfin, je vous invite à apprendre la théorie de l’INSEE : « La croissance économique de la France est l’évolution de la richesse produite sur le territoire français entre deux périodes données. ». Son caractère très empirique la rend particulièrement simple à mobiliser dans vos copies.
Croissance extensive ou croissance intensive ?
La croissance extensive
Les théoriciens de la croissance extensive considèrent la croissance comme résultat de la combinaison entre le travail (durée du travail et effectif occupé) et le capital. La croissance proviendrait donc de l’augmentation de la quantité de facteurs de production capital travail : Y=F(K,L).
La croissance intensive
En 1956, l’économiste américain Robert Solow constate que la croissance ne s’explique ni par l’augmentation de la population active ni par celle du capital fixe (une part élevé de la croissance ne s’explique pas par ces composantes) : il reste donc un résidu qu’il attribut à l’efficacité des facteurs de production qu’il nomme PGF (Productivité Globale des Facteurs).
Augmenter le PGF c’est faire autant ou plus avec moins. Or il attribut ce PGF à « une bonne fée » : le progrès technique. Au sens strict, le progrès technique regroupe, les innovations de nature technique apportant des perfectionnements aux produits ou aux processus de production. Dans les faits le progrès technique implique des innovations qui peuvent prendre plusieurs formes : innovations de procédés, innovations des techniques de production nouvelles etc.
Par ailleurs, Robert Solow décompose la croissance en 3 facteurs : – un facteur économique : l’investissement – un facteur démographique : la hausse de la population active ainsi que les comportements d’activité (qui ont un impact sur la quantité de travail) et un résidu : le progrès technique.
Dans les années 1980, d’autres économistes américains (Paul Romer, Robert Barro, Robert E Lucas) vont montrer que le progrès technique est produit par la sphère économique grâce à des investissements de trois types :
- Les dépenses de R&D qui accroissent le capital technologique (ensemble des new tech)
- Les investissements publics qui pallient aux défaillances de marché (biens collectifs non rivaux(infrastructures, transports..)
- Les dépenses éducatives qui accroissent le capital humain et facilite l’adaptation des travailleurs aux mutations technologiques
Dès lors le progrès technique peut être considéré comme un bien collectif générant des externalités positives autrement dit conduisant à des bienfaits dans le tissus productif que personne ne paye directement (on parle de croissance endogène car le progrès technique est déterminé par des facteurs économiques).
De nombreuses autres théories économiques tentent d’expliquer la croissance économique. Cela fera l’objet d’un second article sur ce même thème. Pour finir, si vous souhaitez d’ores et déjà disposer de tous les éléments théoriques et historiques sur l’ensemble des chapitres du programme d’ESH, je vous invite à télécharger notre dossier ESH.