En première année de Prépa ECG, il est essentiel de maîtriser les grands courants de pensée en ESH. Parmi les figures incontournables de l’histoire de la pensée économique, on trouve Keynes et Say, deux économistes qui ont profondément marqué leur époque et continuent de faire débat aujourd’hui. Dans cet article, nous allons vous présenter les grandes lignes de leurs théories respectives, ainsi que leurs limites et apports.
Jean Baptiste Say et la loi des débouchés
Jean Baptiste Say est un économiste français du début du 19ème siècle, auteur de l’ouvrage « Traité d’économie politique » qu’il publie en 1803. Il est notamment connu pour avoir formulé la « loi des débouchés », qui affirme que « toute offre crée sa propre demande ». Autrement dit, selon Say, le fait de produire des biens et des services génère automatiquement une demande suffisante pour les absorber. Cette loi est souvent présentée comme une critique de la théorie keynésienne, qui privilégie au contraire la demande pour relancer l’économie.
Say a également développé une théorie de la valeur fondée sur l’utilité des produits, qui prend en compte le degré de satisfaction que chaque produit apporte à l’utilisateur. Cette approche a inspiré la théorie marginale de la valeur, qui considère que le prix d’un bien dépend de son utilité marginale, c’est-à-dire de la satisfaction supplémentaire qu’il procure par rapport aux autres biens. Cette théorie a connu un grand succès au 20ème siècle et reste un grand « fondamental » de vos cours de Prépa en ESH.
La demande au centre de l’analyse keynésienne
Économiste britannique du début du 20ème siècle, Keynes est auteur de l’ouvrage « Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie » publié en 1936. Sa théorie se situe à l’opposé de celle de Say : selon lui, c’est la demande qui crée l’offre, et non l’inverse. Pour relancer l’économie en période de crise, il faut donc stimuler la demande en augmentant les dépenses publiques ou en baissant les impôts, ce qui entraîne une hausse de la production et de l’emploi.
Keynes a développé une analyse en termes de circuit, qui prend en compte les relations entre les différents agents économiques (ménages, entreprises, État, banques…) et le rôle de la monnaie dans ces échanges. Selon lui, la monnaie est un élément clé de l’économie, car elle permet de réguler les échanges et de faciliter les transactions. Il a également prôné la réhabilitation de l’intervention de l’État dans l’économie, notamment par la mise en place de politiques de relance et de redistribution.
Portées et limites du keynésianisme
Malgré les apports théoriques du keynésianisme, certaines limites empiriques ont été mises en évidence, notamment dans les années 1970. En effet, l’expérience des années 1960 a montré que les politiques de relance budgétaire pouvaient conduire à une inflation élevée sans réduire le chômage, phénomène connu sous le nom de stagflation.
De plus, certaines politiques économiques keynésiennes, telles que la politique des prix et des revenus, ont été critiquées pour leur inefficacité. Par exemple, la politique « keynésienne » de contrôle des prix mise en place aux États-Unis dans les années 1970 n’a pas fonctionné. Cette politique visait à freiner l’inflation en plafonnant les prix, mais elle a entraîné des pénuries et une baisse de la qualité des produits, sans réussir à maîtriser l’inflation.
Malgré ces limites, le keynésianisme reste une référence importante en macroéconomie, et sa synthèse néo-keynésienne a permis de développer des outils d’analyse et des politiques économiques plus sophistiquées.
La synthèse néo-keynésienne : principaux apports théoriques
La synthèse néo-keynésienne, qui émerge dans les années 50, vise à dépasser les limites du keynésianisme initial tout en conservant ses apports théoriques fondamentaux. Les néo-keynésiens insistent sur la rigidité des prix et des salaires à court terme, qui peut entraîner une demande insuffisante pour les biens et services produits, et donc une sous-utilisation des capacités de production. Ils proposent également une analyse plus fine de la place de la monnaie dans l’économie, en insistant sur le rôle des anticipations et de l’incertitude.
Parmi les principales contributions de la synthèse néo-keynésienne, on peut citer la courbe de Phillips – qui met en évidence la relation entre inflation et chômage – ainsi que la notion d’effet de richesse, qui souligne li’nfluence de la variation des prix des actifs financiers sur la consommation des ménages. Les néo-keynésiens proposent également des politiques économiques plus fines et plus ciblées, telles que la politique monétaire et fiscale, qui peuvent être utilisées pour stabiliser l’économie.
La politique monétaire consiste à agir sur les taux d’intérêt pour réguler l’offre de monnaie, tandis que la politique fiscale implique une intervention de l’État dans l’économie par le biais de dépenses publiques et de la taxation. Ces politiques peuvent être utilisées pour lutter contre les récessions économiques et favoriser la croissance, en stimulant la demande agrégée et en augmentant l’investissement. Toutefois, ces politiques ne sont pas sans limites, et les néo-keynésiens ont également reconnu les risques d’inflation et de déséquilibre budgétaire.
La maîtrise des théories économiques de Keynes et Say est essentielle en prépa ECG (et potentiellement en EcoDroit ECT). Il vous faudra être capable de les mobiliser avec rigueur et précision en dissertation d’ESH.
L’ESH avec Mission Prépa
Pour performer aux concours, il est recommandé de travailler sur des sujets variés et de divers niveaux de difficulté. Les annales des concours précédents sont une excellente source d’exercices. Il est également important de se faire corriger régulièrement pour progresser. Mission Prépa accompagne depuis plus de 4 ans des centaines d’étudiants en ESH, en proposant des cours et des entrainements rédigés pour performer. Cliquez-ici pour accéder à nos fiches complètes synthétisant ce qu’il vous faut savoir dans chaque chapitre pour être capable de traiter n’importe quel sujet de concours.