Dans cet article vous trouverez un résumé de l’histoire de la monarchie espagnole. Sujet complexe mais qui peut s’avérer très utile en vue des sujets probables cette année…
Un passé prometteur mais controversé
Panorama historique
L’Espagne est une monarchie parlementaire régie par la Constitution. Le roi Juan Carlos I de Borbón, petit-fils d’Alfonso XIII, est monté sur le trône à la mort de Franco le 22 novembre 1975. En 1969, Franco l’avait désigné comme son successeur, à la place de son père Don Juan, duc de Barcelone, qui vivait en exil au Portugal. Franco avait enlevé Juan Carlos à sa famille à l’âge de 11 ans pour l’éduquer. Juan Carlos a étudié les trois armes dans l’armée, puis la politique, la philosophie, l’histoire, la littérature et le droit, avant de faire des stages dans différents ministères.
Il a épousé Sofia de Grèce en 1962. Ils ont eu trois enfants, Elena, Cristina et Felipe, le prince des Asturies, héritier de la couronne, aujourd’hui Felipe VI. En 1976, Juan Carlos décrète une amnistie, reconnaît la pluralité des partis et entreprend une série de réformes. En 1977, il légalise le parti communiste et dissout la Phalange. Il prête serment devant les Cortes en 1975, à la mort de Franco. Il sauve la démocratie lors de la tentative de coup d’État du lieutenant-colonel Tejero, qui prend d’assaut le palais du Congrès où se réunissent le gouvernement et les députés le 23 février 1981 (23-F). A 1h14 du matin, le Roi s’adresse au peuple espagnol à la télévision pour défendre la démocratie.
Il réussit à rétablir l’ordre : « La couronne, symbole de la permanence et de l’unité de la patrie, ne peut tolérer en aucune façon les actions et les attitudes de personnes qui tentent d’interrompre par la force le processus démocratique que la Constitution votée par le peuple espagnol a déterminé en son temps par le biais du référendum ». Un cabinet de crise a entamé des pourparlers avec les rebelles militaires, qui ont rendu leurs armes le 24 à midi. Les rebelles militaires ont rendu les armes le 24 à midi et demi. Tejero a été condamné à 30 ans de prison mais a été gracié en 1993. Le roi est le chef de l’État, mais il exerce des fonctions gouvernementales.
Rôles et pouvoirs
La Constitution définit ses pouvoirs : il joue un rôle d’arbitre et de coordinateur. Dans le domaine législatif, il peut approuver et publier les lois votées par les Cortes, convoquer des élections et des référendums. Dans le domaine exécutif, il propose le candidat à la présidence du gouvernement. Il peut nommer et révoquer les ministres, à la demande du président du gouvernement. Il promulgue les décrets du Conseil des ministres. Chef des forces armées et du Conseil suprême de défense. Il nomme les officiers supérieurs de l’armée.
Il peut déclarer la guerre et signer la paix avec l’accord des Cortes. En matière judiciaire, il peut accorder la grâce sous certaines conditions. Il peut nommer le président de la Cour suprême et certaines fonctions du pouvoir judiciaire de l’État. Il rencontre le président du gouvernement une fois par semaine et signe les décrets débattus en Conseil des ministres. Il est le garant de l’unité de l’État qu’il représente sur la scène internationale. Elle signe les traités internationaux et accrédite les diplomates. La famille royale vit au palais de la Zarzuela.
Un présent sulfureux
L’image de la monarchie espagnole a été ternie en 2011 lorsque Iñaki Urdangarin, époux de l’Infante Cristina, a été impliqué dans l’affaire Nóos, dont il a été président entre 2005 et 2006. Il a été accusé d’une activité visant à « s’emparer de fonds publics » et d’autres crimes. En 2017, l’Infante a été acquittée mais a dû rembourser une importante somme d’argent. Iñaki Urdangarín a été condamné à 6 ans et 3 mois de prison. Le roi a abdiqué en faveur de son fils Felipe en juin 2014. Cristina et sa sœur Elena ne font plus partie de la famille royale.
Felipe VI et son épouse la reine Letizia, ancienne journaliste, avec leurs filles la princesse Leonor et l’infante Sofia, ont conquis la société espagnole malgré l’instabilité politique et la crise catalane. Felipe VI voyage beaucoup pour représenter l’Espagne. Fidèle à une éthique rigoureuse, il a fait contrôler ses comptes et a décidé de réduire son salaire de 20 %.
Une actualité récente autour de Juan Carlos I qui remet en cause la légitimité de la monarchie espagnole
Le scandale le plus notoire concerne la chasse aux éléphants. En 2012, Juan Carlos a eu un accident lors d’une partie de chasse, à une époque où le commerce illégal de marbre était en plein essor. Le coût de ce safari était estimé à 30 000 €, alors même que l’Espagne faisait face à une crise économique. De plus, le roi émérite était soupçonné d’avoir des liens étroits avec la famille royale d’Arabie saoudite.
En août 2020, Juan Carlos a annoncé son départ du pays en raison des répercussions des divers scandales. Cependant, pour de nombreux Espagnols et la presse internationale, cela semblait être une tentative d’éviter la justice espagnole, qui avait ouvert une enquête pour corruption liée à des contrats conclus avec l’Arabie saoudite en 2011. En 2018, des enregistrements téléphoniques de l’ex-amante de Juan Carlos évoquant cette affaire avaient été divulgués dans la presse.
Les nombreux scandales impliquant Juan Carlos I ont remis en cause l’immunité du roi, telle qu’inscrite dans la constitution espagnole. En Espagne, le monarque ne peut en effet être jugé pour des actes commis pendant son règne, qu’ils relèvent de la sphère publique ou privée, d’où l’abandon récent des poursuites après deux régularisations fiscales.
Bien que Felipe VI s’efforce de redorer l’image d’une monarchie exempte de corruption, en renonçant à l’héritage de son père et en retirant le titre de duchesse à l’infante Cristina, tout en cherchant à se rapprocher des Espagnols, la légitimité de la monarchie demeure sujette à questionnement. Depuis 2015, le Centro de Investigaciones Sociológicas (CIS), principal institut de sondage en Espagne, a cessé de mener des enquêtes sur l’opinion des Espagnols à l’égard de la monarchie, après avoir obtenu une note inférieure à la moyenne. Selon certains instituts de sondage, une majorité d’Espagnols soutiendrait une réforme de la constitution, et parmi eux, certains seraient favorables à l’établissement d’une république.
Vocabulaire utile utilisé dans ce texte
- El nieto = le petit-fils
- Alejar = éloigner
- El ejército = l’armée
- El derecho = le droit
- La práctica = le stage
- Heredero = héritier
- Disolver = dissoudre
- Prestar juramento = prêter serment
- La intentona golpista = le tentative de coup d’Etat
- Asaltar = prendre d’assaut
- La madrugada = le matin (tôt)
- Restablecer = rétablir
- El proceso = le processus
- El gabinete de crisis = la cellule de crise
- Rendir las armas = rendre les armes
- Indultar = grâcier
- Desempeñar funciones = occuper des fonctions
- El consejo de ministros = le conseil des ministres
- Nombrar = nommer
- El consentimiento = le consentement
- El indulto = la grâce
- Firmar = signer
- Real = royal
- Empañar = ternir
- Ganarse a = conquérir
- La inestabilidad = l’instabilité
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