Comme toute épreuve dissertative, l’épreuve de géopolitique repose sur un certain formalisme – aussi bien sur le fond que sur la forme – qu’il est important de maitriser. Plus encore, les rapports de jury deplorent chaque année la présence d’erreurs largement pénalisées par les correcteurs. Deux erreurs « classiques » sont particulièrement discriminantes aux concours. Voyons quelles sont ces erreurs et surtout comment vous y prémunir.
Ne définir que partiellement les termes du sujet
Se tirer une balle dans le pied
Je mets l’accent dessus puisqu’il s’agit d’une erreur qui peut paraître anodine, mais en réalité une majorité de candidats ne définit jamais assez les termes du sujet.
La langue française est extrêmement riche, et les possibilités de définition sont étendues. En effet, se contenter de définir scolairement les termes de façon mécanique peut sembler être une option rassurante. En réalité c’est l’inverse qui se produit.
Vous devez absolument contextualiser et travailler en profondeur sur les champs lexicaux connexes aux notions proposées dans le sujet. Et c’est là tout l’enjeu de votre dissertation, je m’explique :
En contextualisant vos définitions, votre cerveau fera des associations logiques et peut-être même fera preuve d’analyse plus fine, très utile dans l’élaboration d’un grand III bien souvent trop peu pourvu par les étudiants.
Exemple pratique
Dans le sujet « la France : reflet d’une grande puissance moyenne à l’heure de la mondialisation contemporaine ? », il faut bien évidemment travailler les notions importantes du sujet à savoir le sous-entendu derrière « grande puissance moyenne », mais le mot reflet est primordial.
Le reflet peut proposer une image identique à celle attendue, mais pas toujours : pourquoi ? Regarde-t-on à travers des prismes différents ? (notre reflet dans un miroir parfait est identique, notre reflet dans l’eau est déformé. Le sujet invite donc à étudier les changements d’échelle et les différents points de vue)
L’image renvoyée par le reflet peut nous plaire, ou nous décevoir … Ferons-nous les efforts nécessaires pour y remédier ? Quel est l’intérêt véritable d’y remédier si ce n’est pour plaire aux autres, avant il serait nécessaire de se plaire à soi-même … Toutes ces réflexions peuvent être directement transposées à la situation de la France sur l’échiquier géopolitique mondial.
À travers ce simple exemple, vous vous rendez compte de la puissance et de la mine d’or que constituent des définitions finement travaillées et contextualisées.
Votre introduction est la clé de voûte de votre copie, qui ne sera probablement que partiellement lue par des correcteurs trop pressés en ces périodes intenses de correction post-concours, et négliger la définition des termes vous sera probablement fatal.
Elaborer une problématique sans problème
Une erreur qui peut vous coûter cher
C’est hélas un problème qui coûtera au mieux une réduction du barème à la moyenne, et au pire une non-lecture de votre copie par le correcteur.
Une problématique, doit mettre en exergue un problème issu de votre étude en profondeur des termes du sujets.
Cependant, pour pouvoir « disserter » (on ne résoudra pas les grands problèmes géopolitiques contemporains en 4 heures, ni en 20 ans d’ailleurs), il est nécessaire d’apporter de la matière à réflexion.
Je m’explique : bien au-delà du simple fait de poser un problème, votre problématique, qui fait suite à votre problématisation, doit être irriguée par des axes de réflexion qui peuvent être complémentaires, mais qui aboutiront à un certain degré de tension très clairement apparent sur votre problématique.
Vous ne pouvez, d’aucune façon vous permettre dans une dissertation de géopolitique de vous contenter d’énoncer une problématique vaste et sujette au développement d’une énumération ou d’un exposé.
Exemple pratique
Voici un exemple de problématique sans problème : « Comment évolue la France à l’heure de la Mondialisation contemporaine » ?
Le plan va ici se résumer à un mix entre de l’exposé historique et un III prospectif toujours dangereux.
Une problématique élaborée, pourra s’exprimer sous la forme : « Comment expliquer que la France semble toujours vouloir s’imposer parmi les grandes puissances contemporaines alors même qu’elle ne présente en apparence que les attributs d’une puissance moyenne ? »
Ce conseil peut vous paraître anodin, mais nous retrouvons ce défaut dans pléthore de copies.
L’accumulation et l’étalage des connaissances est un piège en géopolitique. Le secret d’une copie à plus de 15/20 réside dans votre capacité de réflexion et de mise en forme de vos idées : la forme compte autant que le fond !
Le correcteur ne vous connaît pas, vous ne serez jugés que sur 8 petites pages pour l’ensemble de vos deux années de préparation, ne l’oubliez pas, et mettez vous systématiquement dans la tête de votre lecteur : il vous faudra être clairs, précis et pertinents.
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