« Nous avons augmenté les taux d’interêt de 0.75 point de pourcentage » a tweeté la Banque Centrale Européenne le 8 septembre dernier. Selon le communiqué de presse, les taux d’interêt de refinancement, de la facilité de prêt marginal et de la facilité de dépôt ont été relevé respectivement à 1.25%, 1.50% et 0.75% à partir du 14 septembre 2022. Cette réaction s’inscrit dans une volonté claire de lutter contre l’inflation galopante que connait l’Europe depuis plusieurs mois maintenant.
Pourquoi cette hausse des taux ?
Selon une dernière estimation d’Eurostat, l’inflation a atteint 9.1% en août dernier au sein de l’Union Européenne. Cette tendance n’est pas tenable sur le long terme. Si rien n’est fait, l’inflation pourrait encore s’accélérer à court terme.
Cette mesure s’inscrit dans une décision de plus grande ampleur prise par le Conseil des gouverneurs de la zone euro pour faire face à l’inflation galopante que connait l’Union Européenne et ainsi ramener ce taux vers l’objectif des 2% à moyen-long terme afin de revenir à une certaine stabilité des prix. Ces hausses des taux directeurs devraient s’intensifier dans les prochains mois pour faire face à ce que Milton Friedman considérait comme le mal absolu à combattre : l’inflation.
Ainsi, en relevant ses taux directeurs, la BCE augmente le coût de refinancement des banques de second rang. L’épargne devient alors plus intéressante et les prêts proposés par ces mêmes banques moins attrayants. Par conséquent, la demande de liquidités diminue, la croissance ralentit et par conséquent l’inflation aussi.
Pourquoi l’inflation est-elle aussi élevée actuellement ?
Comment sommes-nous passés d’un monde sans inflation à une inflation galopante ? Il semble que plusieurs causes puissent expliquer ce nouveau phénomène inflationniste.
La première explication est la forte reprise économique après deux années marquées par l’épidémie de coronavirus. En 2020 et 2021, les ménages ont reporté leur consommation, de ce fait ils ont accumulé un niveau d’épargne très important. Une fois les restrictions levées, la demande est très vite repartie. L’offre n’a pas pu reprendre au même rythme, ce qui a fait augmenter les prix des biens et services. Ce phénomène qui devait être temporaire (le temps que l’offre s’ajuste à la demande) s’est accentué par deux épisodes : la guerre en Ukraine et le reconfinement partiel de la Chine.
La guerre entre l’Ukraine et la Russie est donc venue accentuer et prolonger cet épisode inflationniste. En effet, ces 2 pays sont d’importants producteurs de matières premières, la guerre a naturellement eu une forte influence sur les exportations de ces deux pays. Il faut ajouter à cela, les sanctions économiques prises par les pays Occidentaux contre la Russie qui est le deuxième exportateur de pétrole et le 1er de gaz au niveau mondial. Les prix des matières premières ont donc naturellement augmenté ce qui a fait flamber les prix des biens.
Enfin, un autre facteur explicatif de cet épisode inflationniste est le reconfinement de plusieurs parties de la Chine suite à une recrudescence des cas de coronavirus début 2022. Cette mise à l’arrêt partielle de la 2ème économie mondiale a eu de véritables répercussions sur la production industrielle au niveau mondial. La rareté de certains produits a par conséquent entraîné une hausse des prix.
Un épisode inflationniste uniquement européen ?
Cet épisode inflationniste revête une dimension internationale et force les autres banques centrales à prendre des décisions similaires à celles prises par la BCE. La FED (réserve fédérale américaine) a par exemple pris des mesures similaires. Fin septembre, elle a annoncé relever ses taux directeurs de 0.75 points en raison de l’inflation actuelle. Elle n’exclue pas non plus de recourir à des hausses supplémentaires si le besoin s’en fait sentir.
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