L’Amérique Latine a accueilli le XXIe siècle dans une profonde incertitude : en 2001, l’économie argentine s’est effondrée et a enregistré le plus grand défaut de paiement de l’histoire ; pour éviter un destin similaire, le Brésil a obtenu en 2002 une ligne de crédit de 30 milliards de dollars du FMI, la plus grande de l’histoire de cette institution multilatérale. Des années plus tard, la situation est très différente. Alors que les pays riches souffraient de la crise, l’Amérique Latine a vécu une des périodes économiques les plus douces de son histoire : contrairement à la zone euro, le sous-continent a peu souffert économiquement car de nombreuses crises financières passées l’ont contraint à apprendre de ses erreurs, adoptant une réglementation stricte. Cependant, la baisse consécutive du prix des matières premières a une fois de plus changé la donne.
De l’urgence à la proéminence
La Chine, le nouveau partenaire privilégié
Après l’Asie, l’Amérique Latine est la région avec la plus forte croissance économique au monde. Au cours des 15 dernières années, elle a réalisé une série de réformes qui ont aidé à créer une stabilité économique : banques centrales indépendantes, faible inflation, faible endettement, soldes budgétaires… La Chine et l’Iran étaient inconnus dans la région ; aujourd’hui, la Chine a une énorme influence économique dans la zone et l’Iran a forgé dans les Caraïbes une présence politique sans précédent. En 2008, la Chine est devenue le deuxième partenaire commercial – juste derrière les États-Unis – et son appétit pour les matières premières (du pétrole au soja, en passant par le cuivre) a fait monter les prix et conditionne 60 % des exportations latino-américaines. En 1995, le commerce entre la région et la Chine était de 8,4 milliards de dollars ; Interbank prévoit qu’il dépassera les 800 milliards de dollars.
L’Amérique Latine sur la scène internationale
La reprise, la croissance et le renforcement économique ont augmenté l’influence politique des leaders régionaux au niveau mondial. Le G-20, qui inclut l’Argentine, le Brésil et le Mexique, a officiellement remplacé le G-7 comme la plateforme officielle pour la coordination des politiques économiques. Le leadership international du Brésil est vu avec une certaine surprise par l’Argentine, très réticente à accepter la puissance régionale brésilienne. Mais le Brésil est le protagoniste d’un décollage formidable et d’une grande stabilité politique, devenant du jour au lendemain une force mondiale. C’est pourquoi Brasilia réclame aujourd’hui un siège au Conseil de Sécurité de l’ONU, quelque chose d’impensable il y a quelques années.
Entre pessimisme et optimisme social
Les nouvelles « veines ouvertes de l’Amérique » (Eduardo Galeano)
La région doit briser le cercle de la pauvreté et de l’exclusion pour que l’Amérique Latine cesse d’être la région la plus inégale et injuste du monde. 35 % de la population d’Amérique Latine vit sous le seuil de pauvreté (environ 190 millions de personnes) et environ 14 % (77 millions) vivent dans une extrême pauvreté. Cependant, 45 millions de personnes ont réussi à sortir de la pauvreté entre 2002 et 2010. Malgré la crise actuelle, la région a réussi à maintenir le pouvoir d’achat des salaires et de faibles taux d’inflation. Parmi les victimes de ces inégalités figurent les personnes âgées de plus de 60 ans (58 millions de personnes) : 6 sur 10 ne reçoivent pas de pension et ont des difficultés d’accès aux soins de santé.
Enfin, la région est considérée comme la plus violente du monde, non pas parce qu’elle est le théâtre de guerres, mais parce que ses niveaux d’insécurité et d’homicide sont nettement supérieurs à la moyenne mondiale. La violence affecte le développement des affaires, le tourisme et les investissements dans presque tous les pays d’Amérique Latine. Le degré d’impunité et de corruption fait que la confiance dans les forces de sécurité et dans la justice est également parmi les plus basses du monde.
L’émergence d’une classe moyenne
L’amélioration de la situation économique d’un pays ou d’une région entraîne souvent la création ou le développement de nouvelles catégories sociales. Bien qu’elle reste l’une des régions les plus inégales du monde, l’Amérique Latine a réussi, au cours de la dernière décennie, à sortir de la pauvreté des millions de ses habitants. Ces années prodigieuses, fondées sur la croissance économique et le progrès social, ont facilité l’essor d’une classe moyenne dans la plupart des pays de la région ; si elle représentait 17 % de la population en 1990, elle atteint désormais 34 %, avec l’Uruguay, l’Argentine et le Chili en tête. Plus la classe moyenne d’un pays est nombreuse, plus ce pays peut espérer augmenter ses recettes fiscales, à condition de mettre en place un système efficace. Cela peut créer un cercle vertueux dans lequel les revenus collectés sont redistribués et permettent de réduire la pauvreté et les inégalités.
Cependant, tout n’est pas rose en Amérique Latine, car la majorité des 50 millions de nouveaux membres de la classe moyenne restent dans une situation vulnérable. En effet, selon le PNUD (Programme des Nations Unies pour le développement), environ 200 millions de Latino-Américains, dont beaucoup de nouveaux membres de la classe moyenne, risquent de retomber dans la pauvreté en cas de crise. Une situation d’autant plus explosive que 50 % des Latino-Américains pensent que l’amélioration de leur condition économique est permanente et irréversible.
Ce récent changement économique s’accompagne de profondes transformations. La majorité des pays latino-américains assiste à l’émergence d’une nouvelle conscience sociale et politique, celle d’une classe moyenne nombreuse, active, autonome, connectée et, surtout, exigeante. En effet, l’essor de la classe moyenne est toujours synonyme de progrès démocratique, dans la mesure où les citoyens qui n’ont plus à lutter pour subsister s’intéressent à s’impliquer dans la vie sociale et politique de leur pays. En outre, les États latino-américains vont devoir répondre à une demande de plus en plus forte en matière de qualité de vie (éducation, santé, lutte contre la corruption, transports publics…) et au principe démocratique (accès à l’information).
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